Si le Refuge existe depuis 2003 en Métropole, l’antenne péi est encore toute jeune. L’association vient en aide aux victimes d’homophobie familiale, et principalement aux jeunes adultes de 18 à 25 ans. Écoute, hébergement temporaire, suivi psychologique… Il permet aux victimes de "retrouver une certaine stabilité" et surtout "confiance en soi".
"La délégation réunionnaise est l’une des plus actives en termes de visites, constate Nicolas Noguier. Cela prouve qu’elle répond à un réel besoin. J’ai pu voir concrètement tout le travail accompli par l’équipe auprès des jeunes accompagnés. Ils sont épanouis et fréquentent les locaux même lorsqu’ils n’y sont pas obligés".
Il faut dire que l’équipe gérée par Thierry Grondin, délégué régional, et Claire Hermand, déléguée régionale adjointe, ne chôme pas. Avec l’aide précieuse de deux psychologues et d’une dizaine de bénévoles, ils suivent actuellement 10 jeunes rejetés par leur famille, avec un roulement de 3 jeunes par mois. Sans compter ceux qui frappent à la porte de l’association simplement pour demander des conseils ou se confier, et ceux qui composent la ligne d’écoute joignable jour et nuit.
Un an après la nouvelle formule, le Refuge Réunion poursuit son déploiement. Profitant de la présence du président, Nicolas Noguier, ils ont rencontré la semaine dernière plusieurs représentants de l’Etat et des futurs partenaires. Des partenaires encore indispensables, notamment en matière d’hébergement d’urgence.
"Nous ne pouvons pas encore loger les victimes à l’association, justifie Thierry Grondin, alors nous travaillons avec le SIAO (Service intégré de l'accueil et de l'orientation) pour les hébergements d’urgence, ou l’association RIVE".
"Le Refuge est le reflet du vivre-ensemble"
RIVE s’associe d’ailleurs pleinement à la lutte contre l’homophobie aux côtés du Refuge. Ensemble, et avec le CHU de la Réunion, ils élaborent actuellement un parcours balisé et simplifié pour les personnes trans-identitaires. Un parcours qui commence dès le suivi social et psychologique, jusqu'à l’hormonothérapie, les prises de rendez-vous avec des spécialistes en Métropole, et enfin l’opération chirurgicale.
Discrète jusqu’alors, l’association entend désormais se rendre plus visible pour que les victimes d’homophobie sachent à qui s'adresser. "Sur notre affiche, il y a désormais un numéro local, poursuit le délégué régional. Çà rassure ceux qui n’oseraient peut-être pas appeler".
L’équipe ne cache pas non plus son besoin de bénévoles et d’adhérents, "comme toute association"; Mais Thierry Grondin de préciser : "Bien sûr, on peut être hétérosexuel et intégrer l’association. On y côtoie d'ailleurs des personnes de toutes orientations sexuelles, venues de tous horizons sociaux et religieux. Le Refuge est le reflet du vivre-ensemble".
Le Refuge, ouvert du lundi au vendredi de 10h à 18h. 357 rue Maréchal Leclerc Saint-Denis
Ligne d’écoute : 0693 202 145