"Moin té sava la boutique" (chargé comme une mule)
La chance fuit Jean F. comme la peste : chaque fois qu’il est plein comme une outre au volant, les gendarmes ont le mauvais goût d’être à l’affût ! Ainsi ce 4 avril 2015 à 11h du matin, au guidon de sa mob avec plus de 2 gr dans le sang, sans casque, sans assurance.
"Moin navé le cas’, madame,mais moin la tiré" - "Ben il ne fallait pas ! Et l’assurance ? " - "Moin navé point l’argent po mette in lassurans’ mais moin lavé besoin allé la boutik".
Son CV déjà bien rempli pour les mêmes motifs, la justice a malgré tout été gentille envers ce petit bonhomme volubile mais à l’attitude respectueuse : 3 mois avec sursis et 50 euros d’amende.
Mini Cooper trop nerveuse ?
Vincent (26 ans), le 28 novembre 2014, affichait 1,59 gr d’alcool dans le sang à 5h du matin. Beaucoup. Ce pourquoi, sans doute, son pied s’est un peu appesanti sur l’accélérateur de sa Mini Cooper, petit bolide autrefois imbattable dans les rallyes. Mais le boulevard Hubert-Delisle n’est pas le circuit de Monte Carlo. Accélérations brutales, ronflements intempestifs, records de vitesse y sont formellement prohibés et les commissaires de courses que sont les représentants de la loi ne sont jamais loin.
"J’avais bu quelques whiskies… et une vodka aussi, tiens…" Ce qui explique le moteur boosté par ce tuner occasionnel mais néanmoins récidiviste. N’est pas Sébastien Loeb qui veut, surtout après libations que l’on devine copieuses. Et Loeb ne boit pas.
Addition hors night club : 6 mois de prison avec sursis, annulation du permis, interdiction de le repasser avant 6 mois, 100 euros d’amende. Et n’y revenez plus !
Seconde confiscation !
Frapper un contrevenant au porte-monnaie ne suffit pas toujours. Raymond J., 55 ans, n’a jamais eu de permis de conduire pour la simple raison qu’il ne s’y est jamais présenté. Mais il aime conduire et pour se livrer à sa passion, avait acheté un premier véhicule voici trois ans. Cumulant les infractions, il avait vu sa voiture saisie, confisquée et vendue aux enchères.
La pas corrige à lu !... Le 30 mars dernier, il se fait contrôler à Saint-Pierre, au volant d’un 4X4 quasi neuf, acheté de frais. En récidive légale, il ne peut que constater la confiscation cette fois encore.
"Et ce sera pareil chaque fois, tant que vous n’aurez pas votre permis !" a insisté le substitut Genet. Il a opiné mais a-t-il assimilé la leçon ?
Il suffit d’une fois.
P. H., 53 ans, tenancier de snack bar au Tampon, n’a jamais eu maille à partir avec la justice. Comme tout barman qui se respecte, il ne boit pas. "Sinon, il y a longtemps qu’il aurait fermé boutique", a insisté son avocat Me Albon.
Pourtant, le 28 février 2015 à 22h, il a juste deux petites bières derrière la cravate et marque "légèrement" le STOP, ce que ne peuvent que remarquer les gendarmes qui le suivent. Leur gyrophare ne l’inquiète guère et c’est quelques dizaines de mètres plus loin qu’ils le contraignent à s’arrêter.
C’est la 1è fois que ça lui arrive "mais il suffit d’une fois" a dit le représentant du ministère public.
Me Albon a démonté les arguments juridiques en s’appuyant sur les arrêts de la Cour de cassation. Ce qui vaut au barman sobre 200 euros d’amende et 3 mois de suspension du permis.
"Mon chien n’est pas martyr… sinon je l’aurais jeté !"
Fallait-il convoquer micros et caméras pour une affaire de maltraitance à animaux ? Alors qu’on le fait rarement pour maltraitances à humains ?
"Oui", si l’on en croit la représentante de l’association "ASSEZ" et ainsi qu’en témoignait le visage manifestement réjoui, bien visible, de l’accusée paradant devant les journalistes.
"Non !" si l’on tient compte des mauvaises fois ici et là.
L’animal avait été retrouvé en mauvaise posture et mauvais état, une chaîne au cou. "Mais c’est pas moi !" affirmait avec force la prévenue avant l’audience.
Après avoir reçu des amendes diverses pour 950 euros, retrouvant "ses" caméras dans la salle des pas perdus, elle osait dire :
"C’est pas moi. Parce que si j’avais un problème avec mon chien, je l’aurais mis dans ma voiture et je l’aurais jeté quelque part !"
Et ça, c’est pas une maltraitance peut-être ?