• L'histoire et photos des 3 phares de La Réunion par les 7 Lames la Mer

    Connaissez-vous le deuxième phare de la Pointe des Galets ?

    Trois phares ont été construits à La Réunion. Il n’en reste plus qu’un, celui de Sainte-Suzanne qui date de 1845. Quant aux deux phares du port de la Pointe des Galets, ils ont été la proie... de l’océan. 7 Lames la Mer a retrouvé une rare photo du deuxième phare de la Pointe des Galets, édifié en 1956 et qui n’a brillé qu’une dizaine d’années.

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    Rare photo du 2ème phare de la Pointe des Galets (Le Port). Extraite du manuel scolaire "Notre milieu, La Réunion", cours élémentaires, 1968. Photo : A. Journaux.

    C’est en feuilletant un vieux manuel scolaire que nous avons trouvé une rare photo du deuxième phare du port de la Pointe des Galets. Une petite photo en Noir et Blanc, signée de A. Journaux. Cette image nous dévoile le deuxième phare de la Pointe des Galets — au milieu de la végétation caractéristique de la savane portoise — qui n’a été en service qu’une dizaine d’années, de 1956 à 1966... avant de sombrer dans les flots.

    Ainsi s’estompe le voile brumeux qui enveloppait la fantomatique silhouette de ce deuxième phare, aperçue sur une autre photo publiée dans un ouvrage d’Eugène Rousse [1] consacré à l’histoire de la commune du Port ; photo floue également publiée dans un ouvrage signé de Daniel Vaxelaire : « La Réunion, 4 siècles de défis, l’histoire des travaux publics depuis le XVIIème siècle » [2]. Une seule photo pour un phare qui a résisté 10 ans ? Non ! Voici donc une nouvelle photo de ce phare... Rare photo.

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    Le 2ème phare de la Pointe des Galets. Une "autre" photo rare... Photo : A. Journaux.

    C’est en 1886/7 que le premier phare de la Pointe des Galets, monument imposant, est édifié à 50 mètres du rivage, selon un plan établi à Paris. Il était haut de 23 mètres. Ses murs en pierres de taille étaient épais : 1,60 mètre à la base, 0,90 mètre au sommet.

    Le foyer lumineux (lampe à pétrole) protégé par une lanterne vitrée coiffée d’une coupole, était situé à 27,60 mètres au dessus du niveau de la mer. Ce premier phare, avec son imposante silhouette, avait une portée de 28 km.

    La tour était constituée de quatre étages munis chacun de deux ouvertures. Au sommet de cette tour, se trouvaient une girouette, un anémomètre et un paratonnerre. Édifié à une cinquantaine de mètres du rivage, ce magnifique monument sera détruit, non sans difficultés...

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    Le monumental 1er phare de la Pointe des Galets... a rejoint le fond de l’océan. Il a été dynamité.

    « Il faudra faire un usage intensif de dynamite pour que l’imposant monument soit englouti dans l’océan où l’on peut aujourd’hui localiser son socle à marée très basse », raconte Eugène Rousse. Après 60 ans de service, le beau phare, qui attirait de nombreux visiteurs, disparaît ainsi dans les flots pour cause d’érosion du rivage, et suite aux coups de boutoir de plusieurs cyclones dont le terrible : celui de 1948.

    Le deuxième phare, moins majestueux, est construit deux cent mètres à l’arrière de l’emplacement du premier phare... Une précaution qui s’avèrera inutile. Livré en 1956, il est en béton et ne s’élève que de 15 mètres pour une portée de 20 kilomètres. Il est équipé d’une lampe électrique de 3.000 watts.

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    2ème phare de la Pointe des Galets : seule photo publiée jusqu’à présent notamment dans un ouvrage d’Eugène Rousse sur l’histoire de la commune du Port et dans un ouvrage de Daniel Vaxelaire sur l’histoire des travaux publics.

    « Dans la lanterne, est installé un tableau de commande sur lequel un voyant lumineux et sonore signale les pannes de secteur ou la mise hors d’usage d’un filament de la lampe, précise Eugène Rousse. En cas de panne, le gardien peut recourir soit à un groupe électrogène, soit à une batterie de 12 volts, soit à une lampe à pétrole ».

    En 1965, il accueille à son sommet un relais de télévision qui permet aux habitants de l’ouest de s’équiper de téléviseurs. Mais les attaques de l’océan sont terribles à cet endroit. Le deuxième phare est donc éteint définitivement le 31 décembre 1966, pour les mêmes raisons que son ancêtre : l’érosion et le recul de la côte. Il ne reste aujourd’hui aucune trace de cet éphémère phare. Heureusement, celui de Sainte-Suzanne, érigé en 1845, est lui toujours debout !

    Le lieu-dit la « Pointe du Phare »... est resté gravé dans les mémoires portoises même si cela fait longtemps que les phares se sont évanouis.

    Nathalie Valentine Legros

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    « Un poste de boulanger à St PierreVoile de La Mariée - Légende de La Réunion. »

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  • Commentaires

    1
    leene
    Mardi 11 Février 2020 à 19:45
    C'est là oû je suis née, mon père était gardien de ce phare là, notre maison était collee à la petite pièce des moteurs. Mon père, seulement âge de 39 ans est mort en octobre 1966 et le phare s'est éteint en décembre 1966
    Ma famille et moi avons vécu des choses inoubliables à cet endroit (bonnes et mauvaises)
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